Lorsque l’on m’a confié la mission de Direction du Collège Notre-Dame du Bon Accueil, ce fut une grâce.
Je ne pouvais espérer plus beau nom – encore fallait-il que j’en sois digne !
Ma première rencontre avec Marie s’est produite lors de ma venue dans l’établissement. J’ai poussé un vieux portail rouillé, et suis arrivée, un soir de juin, dans un jardin un peu suranné. Au milieu des lilas, des pissenlits, des fleurs de magnolias, se trouvait la statue de la vierge. Elle était là, dans sa discrétion, sa simplicité. Les bras ouverts, elle m’accueillait.
Je l’ai regardée timidement et l’ai prié, dans sa grande bonté, de m’aider, de m’éclairer dans cette nouvelle mission que j’allais découvrir
Confiante, j’ai franchi un second portail, et immédiatement je fus propulsée dans un tout autre univers !
Deux personnes m’attendaient, visages fermés, un énorme trousseau de clés à la main. « Voilà, c’est pour vous, votre bureau est à l’étage, mais il est fermé et nous n’avons pas la clé ! »
Le sourire de Marie m’est apparu, je bredouillai de vagues remerciements et pris les clés. Quel poids !
C’est à ce moment-là, que je compris combien Marie allait s’inscrire durablement dans ma vie.
Tout au long de ma mission, nous avons partagé des moments d’intimité. C’est elle qui a guidé mon chemin en me prenant sous son aile protectrice.
• Son intégrité a inspiré ma ligne de conduite ;
• Son humanité a facilité mes rencontres, l’écoute des autres ;
• Sa sensibilité a orienté mes décisions ;
• Sa sagesse a apaisé mes colères, bien qu’ils y aient de saintes colères !
• Sa générosité a permis à la communauté éducative de construire de beaux projets au service des élèves, mais aussi des plus démunis. Elle a contribué à ce que la bienveillance préside aux échanges ;
• Sa modestie l’empêchera de vous le confier, mais Marie, notre maman à tous, répond toujours présent ; elle ne se lasse jamais !
A l’aube de ma retraite, je sais que je peux franchir à nouveau le portail sereinement, en toute confiance, car Marie sera également là pour le nouveau chef d’établissement. Elle saura lui offrir sa protection.
Ma mission s’arrête, mais Marie continuera à m’en offrir de nouvelles, et Notre-Dame du Bon Accueil continuera à porter dignement son nom.